L’histoire du Château De Belmesnil

Les origines normandes du château et des familles Boullenger, de Soleirol et Lainé sont solidement établies.

Louis-Charles-Alexandre Boullenger (1759-1822), lieutenant général au bailliage, député de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative en 1787, président du Tribunal Civil de Rouen après la Révolution, édifia au 18ème siècle, en contrebas de l'actuel site de Belmesnil, un joli manoir pour en faire sa résidence campagnarde et son relais de chasse.

Confisqués à la Révolution comme « bien national » (en raison de ses liens avec la toute proche Abbaye de l'Ile Dieu), terrain et chapelle (qui étaient pourtant entrés dans le patrimoine familial dès 1741) sont rachetés par leurs anciens propriétaires en 1791. C'est probablement à cette époque que Louis-Charles-Alexandre Boullenger s'emploie sans tarder à établir les plantations forestières en étoile à huit branches dont subsistent quatre magnifiques allées de platanes, tilleuls et châtaigniers culminants pour la plupart à 45 mètres de hauteur.

Aujourd'hui encore, Daniel Lainé s'emploie à reconstituer d'autres allées, remplaçant également les très importants dégâts causés par les récentes tempêtes.

Le manoir était situé en contrebas de l'actuel château, et il n'en subsiste qu'une aile et un pigeonnier où habitent encore de nos jours les descendants des familles.

Louis-Charles-Alexandre Boullenger reconstruisit également, vers 1810, l'actuelle chapelle Saint Lauriant, Saint Martin et Saint Thibault sur les bases d'un édifice en ruine (datant d'au moins 1471, la pierre d'autel actuel provenant d'un don de Dame Marie Guérard en 1690). Cette chapelle est aujourd'hui classée monument historique où reposent dans les caveaux certains descendants des familles Boullenger et Lainé. Par suite d'une dérogation octroyée dès 1818 par Germaine Boullenger (née Havet) en faveur d'un vieil oncle décédé à Lyons-La-Forêt, la chapelle abrite les restes de Jean-François Havet (1729-1818) qui fut « Procureur Général de la maîtrise des eaux et des forêts ».

L'actuelle « Cour de La Chapelle », parc rectangulaire d'environ deux hectares, n'était jadis séparée du joli manoir du 17ème que par un chemin en cul-de-sac desservant le moulin de Saint-Denis depuis l'ancienne route de Ry à Vascœuil. Elle est d'ailleurs adossée d'un bief alimentant ce dernier, beau bâtiment en briques harmonieusement remanié en 1810.

De son mariage avec Germaine-Marguerite Havet, native de Saint Denis Le Thiboult, naissent deux fils, dont le cadet meurt jeune et sans descendance.

Le fils aîné et successeur, Alexandre Boullenger (1791-1853) fut conseiller à la Cour Royale et auditeur à la cour de Rouen (1813). Il exerça sous la Restauration (1814-1830) la fonction de Procureur Général du Roi pour la région de Rouen (1825) et fut anobli (son buste est sur la façade de la mairie du village). Sur institution de majorat par lettres patentes du 12 avril 1823, il reçoit de Charles X le titre de baron héréditaire avec règlement d'armoiries : « d'azur, à deux gerbes d'or, accompagnées en chef d'un soleil du même et, en pointe, d'un croissant d'argent ». Elles sont reproduites dans les vitraux de l'escalier d'honneur du château. Il fut également président de chambre à la cour d'appel d'Amiens (1830), maire de Saint Denis Le Thibault (aujourd'hui Thiboult) et Conseiller Général de la Seine-Inférieure.

Alexandre Boullenger épousa Marie-Elisabeth-Victoire Watrin (décédée le 30 avril 1863) et eut trois filles (dont deux épouseront des juristes). Puis le nom s'éteignit. Louise, héritière du domaine, devint l'épouse de Justin de Soleirol. Leur fille, Geneviève (1849-18x9), épousa un francilien, Adolphe Lainé (1836-1886), et lui apporta la demeure normande dans sa dot. Ce fut lui qui décida, vers la fin du 19ème siècle, de démolir en partie l'ancien manoir qui devenait Les origines normandes du château et des familles Boullenger, de Soleirol et Lainé sont solidement établies.

L'édifice, au demeurant séduisant, était représentatif de son époque et l'emplacement choisi fort privilégié : un immense parc et une futaie de hêtres. En 1939, le château vient en héritage à Georges Lainé (1880-1955), fils d'Adolphe, qui en fit sa résidence de « belle saison ».

Durant la deuxième guerre mondiale, le Château de Belmesnil devint une position de repli pour de nombreux membres de la famille fuyant la capitale, avant d'être réquisitionné par les Allemands, puis par les Américains. De retour à la paix le château retrouve son rôle de maison de vacances de la famille Lainé, d'abord Georges et ensuite les familles de Daniel et Didier Lainé.

En 1967, le domaine fut vendu au Collège de l'Andelle, lequel recevra environ 3000 élèves sur 10 ans, avant de fermer. Durant 20 ans, le château restera inoccupé, sera fortement dégradé par des « squatters », par l'eau, les insectes, la mérule et autres champignons. Plusieurs projets de réhabilitation ne verront jamais le jour : immobilier, golf et réinsertion de délinquants entre autres, soulevant de nombreuses polémiques locales.

En ruine et au bord de l'effondrement, son parc à l'abandon, le château et domaine de 150 hectares (mais parcellisé auprès de plusieurs propriétaires) furent repris en 1996, par l’époux de l'arrière petite fille du bâtisseur alors marié à Catherine Lainé. Anthony Martin, brasseur et hôtelier anglo-belge, dont le père introduit le célèbre « drink » Schweppes en France. Leurs rêves : rendre à la maison familiale sa magie d'antan et l'ouvrir au public. En 2002, Anthony Martin sera d'ailleurs admis au sein du Mérite et Dévouement Français avec le rang et la dignité de Médaille d'Or pour le travail de restauration du château.

Soutenus par de nombreux artisans belges et locaux, ils s'attachent encore aujourd'hui à rendre au Château de Belmesnil sa luxueuse vocation première. Il faudra cinq ans pour regrouper les diverses terres du domaine, et restaurer le château dans les règles de l'art.

En 2000 le château accueille son premier mariage. En 2003 la majestueuse salle de gala au premier étage est fin prête. Unique en son genre, elle dégage un espace de 200 m², les murs porteurs ayant été abattus. En 2005, douze délicieuses chambres et suites de grand prestige sont aménagées au deuxième étage et dans les combles. Entre-temps son domaine de 150 hectares fort abîmé par les tempêtes de fin 1999, et son parc de 6 hectares d'après les plans d'origine de 1885 du paysagiste rouennais Prosper Garet, ont été reconstitués.

Aujourd'hui, sous la direction d'Angélique Leenknecht, qui fut également chargée de la réhabilitation de la demeure en hôtel, laissez-nous vous accueillir et vous offrir l'espace enchanteur du château et de son parc.

En faire une fête pour l'esprit, et les yeux. « The Belmesnil Touch » s'inscrit aujourd'hui sur toutes les lèvres de nos visiteurs.

Tout y est pour le plaisir des moments partagés. Notre livre d'Or est là pour en témoigner.